La race était localisée dans le Grand Ouest, de la Manche au nord des Pays de la Loire. Sans grande fonction agricole, cette chèvre des fossés, aussi dite « des talus », fut l'animal providentiel des plus pauvres.
Rustiques et productrices de laits, les chèvres sont souvent « l’animal des pauvres » (journaliers, domestiques) qui trouvent là un moyen d’agrémenter la nourriture et, pour leurs femmes, d’avoir une activité de nourrice de lait. Bords de chemins, fossés et talus fournissent alors un pâturage providentiel.
Elle paît la journée dans les ronces, les broussailles, les fossés (d’où son nom), une terre sans intérêt ni propriétaire où il est permis et d’usage de laisser son animal. Se contentant de peu, la chèvre des fossés fourni des productions non négligeables à son propriétaire (laine, lait, viande) voire parfois même participe aux travaux agricoles. Ses conditions d’élevage en font un caprin rustique et docile.
La chèvre des fossés est de taille moyenne d’ossature légère. Sa robe, en général de poils longs, comporte plusieurs teintes possibles à l’exception du chamoisée (qui sous-entend un croisement avec la race alpine). Ce poil plus ou moins long se complète d’une bourre en hiver. Mâles (bouc) comme femelles (chèvres) sont cornus bien qu’elles soient moins proéminentes chez ces dernières. Les oreilles petites et fines sont portées en « V ».
L’écomusée a joué un rôle décisif dans la sauvegarde de l’espèce en créant un « troupeau pépinière ». Cette démarche ne prétend pas aboutir à une population standardisée mais a permis de sauver la race et de la faire reconnaître officiellement par le Ministère de l’Agriculture (race n°44).