Cette petite vache, très rustique et sobre, est emblématique d'une Bretagne laitière et beurrière avec son lait très riche en crème. La race occupait la moitié sud de la région, du Finistère à l'embouchure de la Vilaine.
Issue principalement du sud Finistère et du Morbihan, la vache bretonne pie noir ou « pie noir » est la vache emblématique de la Bretagne. Elle serait à l’origine de la création des autres races bretonnes. Présente en Armorique depuis au moins 3 siècles, on compte en 1900 près de 500 000 têtes.
La race « truste » alors les premiers rôles des cheptels en France.
Preuve en est, la Pie Noir s’exporte partout en France où sa robustesse (elle peut vêler sans aide), sa capacité à se nourrir seule sur les vastes espaces, sa longévité et ses productions laitières sont particulièrement appréciées (4,5% de matières grasses et 3,4 de taux protéique lui donnent des qualités très fromageables).
Dans les années 70, la Pie Noir est toutefois menacée d’extinction. Face à une concurrence dotée de fortes capacités laitières (Frisonnes, Normandes), la petite bretonne ne peut rivaliser. Ce sont moins de 500 vaches qui sont recensées en 1975.
Le programme de sauvegarde de la Bretonne Pie Noir lancé en 1976 afin d’inverser la tendance porte ses fruits. Les chiffres repartent modestement à la hausse d’année en année. Le bovin s’inscrit aujourd’hui parfaitement dans la dynamique d’agriculture durable actuelle : lait, fromage, beurre et crème sont proposés aux consommateurs en circuit court.
La Bretonne Pie Noir possède une robe bicolore, noire et blanche comme le Gwenn ha Du, symbole de la Bretagne. L’écharpe et la ceinture, les dessins de la robe, sont nettement délimités en blanc. Cette vache de petite taille (115 cm au garrot) fait d’elle la plus petite des races françaises. Deux cornes élégantes en forme de lyre couronnent sa tête.
Présente avec 4 autres races du Grand Ouest au sein du cheptel de l’écomusée, la Bretonne Pie Noir fait partie du cheptel des 19 races anciennes à vocation conservatoire présentées à la Bintinais.
L’écomusée, à son niveau, permet de mettre en lumière ces races anciennes menacées d’extinction.
Un pari gagné si l’on se rappelle de Fine, élevée en Loire-Atlantique, qui était égérie du salon international de l’agriculture en 2017.