Race ovine originaire de la Manche réputée pour ses qualités dès le 18e siècle, elle fut améliorée au 19e siècle par croisement avec des béliers anglais de races Dishley, Kent et surtout Southdown.
Ces croisements aboutissent à un animal fort, particulièrement apprécié pour ses qualités bouchères reconnues. Dès lors, l’animal s’exporte bien et dépasse les frontières de son berceau originel avec la création de quelques élevages dans l’Eure, le Cher et le Gers.
Cette race essentiellement herbagère présente une variante lorsqu’elle est élevée en bord de mer avec la fameuse « AOC d’agneaux prés-salés du Mont-Saint-Michel ». Outre ses qualités bouchères, l’animal est également apprécié pour la valorisation de sa laine prisée par les fileuses.
Cet animal rustique, de plein air (hormis durant l’agnelage), relativement simple d’élevage, est pourtant considéré comme menacé. En dépit de sa large répartition géographique et d’un agnelage prolifique (180 à 210%), ses effectifs sont « limités ».
Plusieurs opérations sont menées avec les éleveurs locaux, comme la création en 2006, en collaboration avec la race Cotentine, d’un centre d’élevage de jeunes mâles. Au cœur du projet : gérer l’attribution des mâles dans les troupeaux afin de conserver les standards génétiques de la race (en limitant la consanguinité).
L’Avranchin, animal de taille moyenne, possède une tête lainée sans cornes, un large nez et de petites oreilles pigmentées de brun.
Sa toison prolifique, blanche, serrée à grain fin peut peser jusqu’à 6 kg. Ses membres courts supportent un corps large et plat.
Menacé, comme les 19 races rustiques conservées à la Bintinais, l’Avranchin vit en troupeaux dans les pâtures de l’écomusée, sauf de janvier à avril, saison des agnelages où les brebis occupent la bergerie (2 à 3 agneaux par mise bas). L’Avranchin fait partie des 4 espèces d’ovins conservées sur le site (mouton Ouessant, mouton des Landes et mouton Belle-Île).