La race fut obtenue au 19e siècle par croisement du porc Normand avec la race anglaise Berkshire. Cette dernière, toute noire et gantée de blanc lui vaut ses tâches sombres. Le berceau de la race s'étendait du Calvados à l'Ille-et-Vilaine.
À Bayeux, il y a la fameuse tapisserie qui narre l’épopée victorieuse de Guillaume le Conquérant sur l’Angleterre, et il y a le fameux porc du même nom. Originaire de Bessin dans le Calvados, il est l’animal totem de la ferme normande, il est adopté par le fermier pour son alimentation et le rendement de ces mises bas (jusqu’à 11 porcelets). Animal indépendant, il se nourrit seul de glands, vers, racines et détritus divers.
L’histoire bien connue de la Normandie lors de la Seconde Guerre mondiale et plus précisément les nombreux bombardements alliés en juin 1944, ont considérablement affaibli les effectifs. Plusieurs tentatives émergent pour réorganiser la race durant les décennies 60 et 70 sans succès.
Il faut attendre que l’Institut Technique du porc (ITP) intègre le porc de Bayeux dans son programme de maintien des races locales dans les années 80 pour relancer véritablement les choses.
Depuis la reconnaissance de la race par le Ministère de l’Agriculture à la fin des années 90, plusieurs éleveurs tentent de maintenir la race à flot, en raison, notamment, de ses aptitudes charcutières.
Les effectifs progressent lentement. Ainsi, en 10 ans, la population des mâles verrats de Bayeux a été multipliée par 9, passant de 6 à 55 têtes, de bon augure pour la sauvegarde de ce colosse normand.
Difficile de faire l’impasse sur sa robe blanche recouverte de taches noires arrondies pour le plus remarquable. On identifie chez l’animal les caractéristiques de son croisement : son large front et son tronc épais héritage du porc normand ; ses oreilles petites, horizontales pointées vers l’avant et sa poitrine ample typique du Berkshire.
Le porc de Bayeux cohabite à l’écomusée avec le porc blanc de l’Ouest. Une exposition consacrée au cochon s’est tenue en 2015 à la Bintinais, preuve de l’importance de l’animal dans le système agricole en Normandie… comme en Bretagne.