Matrimoine

Les femmes de la Bintinais

Avant d’être un musée, la Bintinais était une ferme de grande importance : sa superficie était dix fois plus grande que la moyenne (62 ha) et on y pratiquait la polyculture (lait, cidre, légumes, etc.). Des femmes aux origines sociales différentes y ont vécu :

Si les fermières et les domestiques vivaient et travaillaient à la Bintinais toute l’année, les maîtresses y séjournaient surtout l’été dans une partie de la ferme appelée “la retenue”.

Agricultrices

Campagne et agriculture sont les sujets de prédilection de l’écomusée. Il semblait naturel de démarrer ici notre travail sur le matrimoine.

Le mot AGRICULTRICE ne rentre dans le dictionnaire qu’en 1961, moment de bouleversement pour les campagnes avec les Trente Glorieuses.

Aux 19e et 20e siècles, les fermières s’occupent quotidiennement de la traite des vaches, de la fabrication du beurre, de l’entretien de la basse-cour, des potagers et des ruches. Ces activités ne sont pas considérées comme étant du travail mais comme une suite logique des tâches domestiques. Les fermières ne sont donc pas rémunérées.

Avant la fin du 19e siècle, il n’existe pas d’enseignement à destination des fermières. Mais pour augmenter la productivité de l’agriculture, les élites bourgeoises s’intéressent à l’éducation des paysans. Les premières écoles féminines d’agriculture sont des écoles pratiques de laiterie. Elles apparaissent dans un premier temps en Bretagne : en 1884 à Kerliver dans le Finistère, et à Rennes, au manoir de Coëtlogon, en 1886. Les techniques de pasteurisation, de refroidissement et le contrôle du lait et de la crème y sont enseignées.

Dans années 1970 et 1980, les revendications d’égalité ont permis aux agricultrices d’être davantage reconnues. Longtemps catégorisées « aide familiale », elles ne percevaient pas de salaire. En 1999, le statut de conjoint collaborateur est créé. Les deux membres du couple ont désormais le même statut et les femmes bénéficient enfin d’une retraite.

Aujourd’hui, les femmes s’orientent professionnellement vers le monde agricole par choix. Une majorité d’entre elles disent être encore victimes des préjugés liés à leur genre. Certaines filières rebutent encore comme le machinisme agricole.

© Marion Bézier des Cols Verts Rennes

Pour aller plus loin

L'égalité à l'écomusée

L’écomusée s’engage et met à disposition des visiteuses des protections hygiéniques.

Car : L’achat de protection périodique représente environ 100 à 150€ par an pour une femme.

2 millions de femmes en France peinent à se procurer des protections périodiques suffisantes lorsqu’elles ont leurs règles.

Et aussi parce qu’un imprévu peut survenir à tout moment, même au musée !